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Le MEDEF au Gabon : le dernier assaut ?

Posté par Yann Essabe, le 15 décembre 2022


Sursaut d’orgueil d’un partenaire jadis privilégié ou réelle volonté d’accompagner le Gabon dans son développement économique à travers le Plan d’accélération de la transformation (PAT) ? C’est, entre autres interrogations survenues à la suite de l’arrivée au Gabon d’une délégation du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), le puissant groupe patronal français.

Yann Essabe

Huit pour cent (8 %). C’est la part congrue aujourd’hui des investissements directs étrangers (IDE) français au Gabon depuis 2019. Jadis, partenaire privilégié, la France comptait au Gabon, à la fin de l’année 2020, 85 filiales d’entreprises pour 12.500 salariés et 487,5 milliards de francs CFA d’investissements. Selon les notes de la Banque de France, grâce aux investissements lourds des groupes pétroliers français avec la présence sans discontinu d’Elf devenu plus tard Total, le Gabon a été le principal destinataire des IDE français dans la zone avant d’atteindre la barre peu honorable de 8 %. En cause, des investissements dans les secteurs traditionnels des entreprises françaises qui ont pâti de la crise économique et des fluctuations du cours des matières premières.

Malgré cette perte de l’influence française dans l’économie gabonaise, on note cependant la présence continue de trois groupes majeurs dont les activités se renforcent. Notamment : le pétrolier franco-britannique Perenco, qui a repris l’essentiel des actifs de Total, et représente désormais plus de 50 % de la production pétrolière gabonaise. Ensuite, le géant minier Eramet qui, grâce à sa filiale gabonaise, est le deuxième producteur mondial de manganèse. Enfin, Meridiam, positionné sur quatre projets phares : la Transgabonaise, la construction du barrage de Kinguélé aval, le second port minéralier et, enfin, la société d’exploitation du Transgabonais, entreprise exploitant le réseau de chemin de fer gabonais.

Selon le géostratège Jean de Dieu Bissiélou, « La France n‘est pas totalement partie du Gabon, même si son influence dans l’économie gabonaise s’est peu à peu amenuisée au profit d’autres partenaires comme la Chine, l’Inde etc. ». Et de poursuivre : « Le génie du Président Ali Bongo Ondimba, on ne le dit pas suffisamment, a été de lancer très tôt et ce, dès son premier mandat, un développement axé sur les produits hors pétrole : bois, minerais, huile de palme, agroalimentaire etc. Cette politique courageuse a permis de juguler les effets de la baisse des investissements du secteur pétrolier consécutivement à la baisse des cours du baril, ainsi qu’au déclin naturel des champs exploités de la production pétrolière. Le départ de Total et Shell, principaux majors de l’industrie pétrolière gabonaise qui fournit plus de 75 % du budget de l’État, aurait pu devenir une épine sous la semelle de l’Émergence. Mais, Ali a sorti son arme secrète : Olam qui détient aujourd’hui plus de 45 % du montant total des IDE entrants au Gabon».

La baisse des investissements du secteur pétrolier a été largement compensée par les investissements lourds d’un unique opérateur : le groupe Olam, au travers d’un partenariat public privé inédit qui le lie à l’État gabonais depuis 2011 via la joint-venture GSEZ. Outre Olam, la Chine (pétrole, bois et mines) et le Maroc (banques, télécoms, assurances, mines, infrastructures, transport et BTP) se positionnent désormais comme d’importants pourvoyeurs d’IDE au Gabon.

Une certaine intelligentsia gabonaise aurait considéré cette baisse des IDE français au Gabon comme « Un lâchage de Libreville par Paris », situation à l’origine de quelques grincements entre le Palais Rénovation et l’Élysée, il y a quelques années. L’organisation conjointe par le Gabon et la France en mars 2023 du One Planet Summit et l’arrivée à Libreville, il y a quelques jours, d’une délégation du Medef, sont-elles à mettre dans le cadre du réchauffement des relations bilatérales et économiques entre Libreville et Paris ? Tout semble le croire. Estimé à 3200 milliards de francs CFA, le Plan d’accélération de la transformation (PAT), aura besoin d’appuis et de partenaires sûrs. Le Medef est attendu sur ce terrain.

 

À
Libreville
Du
05/12/2022
au
05/12/2022
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15/12/2022 à 07:40

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