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Le FMI vient confirmer la légitimité de la candidature de Félix Tshisekedi pour un second mandat

Posté par Christian Gambotti, le 18 décembre 2023


 

Par le Pr Christian Gambotti - Agrégé de l’Université, Président du think tank Afrique & Partage, Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches du l’Afrique de Demain), Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan), Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact email : cg@agriquepartage.org

Une décision du FMI qui montre que la RDC est sur la bonne voie

L’enjeu majeur, pour les pays africains, est de continuer à obtenir des bailleurs de fonds internationaux (FMI, Banque Mondiale) des facilités de crédit au moment où les financements destinés à l’Afrique se réduisent. Les facilités de crédit que le FMI accorde sont soumises à des conditions qui « appellent à des politiques budgétaires prudentes, notamment la limitation les dépenses non essentielles et l’amélioration de l'efficacité des dépenses, de la gouvernance et de la transparence. Des efforts pour renforcer la mise en œuvre de la politique monétaire sont également nécessaires. » Or, le FMI, par la décision qu’il vient de prend, vient confirmer la légitimité de la candidature de Félix Tshisekedi pour un second mandat.

En effet, au moment où s’achève son premier mandat et qu’il se présente à sa réélection, Félix Tshisekedi peut être satisfait : « Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la cinquième revue de l'accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) pour la République démocratique du Congo (RDC), approuvé le 15 juillet 2021. L'achèvement de la cinquième revue permet un décaissement immédiat équivalent à 152,3 millions de DTS (environ 202,1 millions de dollars) afin de soutenir les besoins de la balance des paiements, portant le décaissement total à ce jour à 913,8 millions de DTS (environ 1219,1 millions de dollars). »

Une politique budgétaire qui va dans le bon sens

Cet accord de facilité élargie de crédit avec le RDC vient confirmer que la politique budgétaire du gouvernement va dans le bon sens avec « des progrès dans les réformes de la gestion des finances publiques et des investissements. » Le FMI note que, malgré une situation socio-économique, socio-politique et sécuritaire complexe, qui s’exacerbe dans le contexte actuel (séquence électorale avec l’élection présidentielle du 20 décembre, conflit dans l’Est du pays), la gouvernance Tshisekedi a pu « faire progresser les réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence, y compris dans le secteur minier, renforcer les cadres de lutte contre la corruption (…), améliorer le climat des affaires ( …), soutenir le développement du secteur privé et promouvoir une croissance diversifiée, durable et inclusive. »

La conclusion du FMI peut satisfaire le président-candidat Félix Tshisekedi : « Les progrès réalisés dans le cadre du programme FEC ont été globalement satisfaisants. Tous les critères de réalisation (CR) à fin juin 2023 ont été respectés sauf un : le CR sur le solde budgétaire intérieur n'a pas été atteint en raison de la sous-performance des recettes du gouvernement central et d'ajustements insuffisants des dépenses. » Parmi, les points positifs que note le FMI, on retiendra les mesures prises par la Banque centrale du Congo (BCC) pour atténuer les effets négatifs provoqués par la dépréciation du franc congolais. Ces mesures ont permis de faire diminuer une inflation qui avait atteint les 23 % en juillet 2023. Or, la dépréciation de la monnaie et l’inflation sont des impôts supplémentaires pour les populations.

La maîtrise de l’inflation a été l’une des priorités du gouvernement. Mais, selon le FMI, « malgré les efforts de la Banque centrale du Congo (BCC) pour freiner l’inflation, la dépréciation et les pressions inflationnistes persistent. » Une situation préoccupante avec, cependant, le double constat suivant : « l'économie demeure résiliente, avec une croissance du PIB réel projetée à 6,2 % en 2023, soutenue par un secteur extractif toujours dynamique » et « les réformes structurelles avancent, bien qu’à un rythme plus lent : sur les neuf repères structurels, six ont été atteints, deux ont été mis en œuvre avec des retards, et le dernier concernant la recapitalisation de la banque centrale a été partiellement atteint et reporté. »

Conclusion du FMI : « Malgré ces difficultés, la performance au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) reste globalement satisfaisante », avec des perspectives de croissance favorables pour 2024. À la conclusion de la discussion du Conseil d'administration, M. Kenji Okamura, Directeur général adjoint et Président par intérim, a fait la déclaration suivante : « Les réformes qui renforcent la gouvernance et la transparence budgétaires, améliorent la crédibilité budgétaire et limitent le recours aux procédures d’urgence et les dérapages dans la gestion de la trésorerie devraient se poursuivre afin de renforcer les cadres de gestion des finances publiques et des investissements publics. »

L’action de Vital Kamerhe, qui, depuis le 23 mars 2023, occupe le poste de Vice-Premier ministre, ministre de l'économie nationale de la RDC, a permis de renforcer la résilience de l’économie congolaise et d’installer cette économie sur la trajectoire d’une croissance plus inclusive. Même s’il est économiste de formation, Vital Kamhere n’oublie pas l’importance de la décision politique, lorsqu’il déclare : « la croissance n’est pas une fin en soi, elle ne constitue pas un projet de société. Seuls, les grandes orientations des politiques publiques et les choix budgétaires du gouvernement constituent un projet de société. C’est un projet de société que nous défendons, pour une nation unie et prospère. »

Ce qu’il faut retenir

Il faut interpréter le décaissement immédiat de 202,1 millions de dollars en faveur de la RDC comme un signe de confiance du FMI qui constate que les autorités ont respecté l’engagement de maintenir la stabilité et assurer la continuité des réformes économiques, malgré une situation socio-politique et sécuritaire difficile. Le FMI souligne la résilience de l’économie congolaise avec une croissance qui devrait se situer autour de 6,2 % du PIB réel.

La politique budgétaire s’appuie sur les points suivants : la capacité du gouvernement à tirer parti des secteurs-clés comme l'extractif ; les efforts pour améliorer l'efficacité des dépenses et limiter les dépenses non essentielles ; une approche prudente et responsable de la politique budgétaire afin de préserver la stabilité macroéconomique ; l’évolution positive dans la mise en œuvre des réformes structurelles ; l’amélioration du climat des affaires ; la mise en œuvre des pratiques de bonne gouvernance, notamment avec l’amélioration de la transparence et la lutte contre la corruption. L’opacité de l’écosystème du secteur minier favorise la corruption et prive l’Etat de recettes fiscales importantes. L’évolution est donc positive, mais beaucoup reste à faire, car certains objectifs n’ont pas été atteints.

Autre secteur-clef : la politique monétaire. Le FMI note que l'accumulation de réserves a permis de renforcer la stabilité monétaire et la résilience externe du pays, ce qui rassure les bailleurs de fonds internationaux, comme me FMI et la Banque Mondiale, et les investisseurs étrangers. On sait que le renforcement du cadre de mise en œuvre de la politique monétaire est essentiel pour parvenir à la stabilité des prix et renforcer l'attractivité du franc congolais.

La dimension politique de la candidature de Félix Tshisekedi

Toutes les analyses du FMI qui montrent que la RDC est installée sur une bonne trajectoire ne doivent pas nous faire oublier la dimension politique de l’élection de Félix Tshisekedi et sa candidature à un second mandat. L’élection de Félix Tshisekedi, le 25 janvier 2018, a permis la réalisation d’une transition démocratique dont le Congo avait besoin pour rejoindre le camp des grandes nations en développement. La démocratie oblige les gouvernements à rendre des comptes à la nation et à faire en sorte que l’enrichissement du pays descende jusqu’aux populations. Pour cela, le pays a besoin de stabilité, stabilité politique et stabilité économique, les deux sont indispensables. Lors de son premier mandat, Félix Tshisekedi a créé les conditions pour que le Congo retrouve le chemin de la croissance.

S’il est réélu pour un second mandat, il devra faire en sorte que les réformes entreprises, que le FMI salue en accordant, ce qui est un signe de confiance, un décaissement immédiat de 202,1 millions de dollars en faveur de la RDC, profitent aux assiettes des Congolais. Pour que les réformes profitent aux assiettes des Congolais, il faut accélérer la construction d’une économie diversifiée créatrice d’emploi, moderniser l’agriculture et définir l’architecture d’un meilleur partage des richesses.

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