L’ancien Premier ministre de feu Omar Bongo Ondimba (1994-1999), le Dr Paulin Obame Nguema, s’est éteint le lundi 11 décembre 2023 à l’âge de 88 ans, des suites d’une longue maladie, après avoir consacré sa vie au service du pays et de la médecine.

Par Yann Essabe

Décédé́ le 11 décembre 2023 à son domicile de Batterie IV à Libreville, soit une semaine après une dernière évacuation sanitaire en France, le Dr Paulin Obame Nguema s’en est allé, entouré de l’amour des siens, ce après avoir consacré toute sa vie au service des populations gabonaises et de la médecine.

En effet, après l’obtention de son doctorat en médecine à Bordeaux (France), le natif de Kango va retourner au bercail pour se mettre au service du Gabon. Successivement médecin-chef des hôpitaux et directeur général de la santé, il gravira très vite les échelons de la hiérarchie comme membre de plusieurs gouvernements en qualité de secrétaire d’État et ministre délégué.

Lorsque feu Omar Bongo Ondimba le nomma en 1994 aux hautes fonctions de Premier ministre, chef du gouvernement, avec pour mission d’implémenter les actes des« Accords de Paris », signés entre l’opposition et le pouvoir d’alors, le landerneau politique et les Gabonais ont alors découvert un homme de dialogue, affable et profondément humain. Paulin, comme l’appelaient affectueusement les siens, va s’atteler, aux côtés d’Omar Bongo, à apaiser le climat politique et social tendu qui avait failli conduire, quelques années plus tôt, le pays au bord du précipice.

Sans être un politicien racé et moulé, il va mettre ses valeurs de tolérance, d’écoute et d’humanisme au service d’une cause plus haute : le Gabon. Toutes choses qui ont permis, entre autres, aux acteurs politiques de tous bords de taire leurs divergences.
Cette permanence du dialogue en toutes circonstances est appelée aujourd’hui par les analystes politiques africains d’« Exception gabonaise ». Avec le recul, le Dr Paulin Obame Nguema aura sans doute contribué, à sa manière, à tisser les premiers lauriers de la démocratie gabonaise.

Retiré volontairement des ors de la République dès 2006, pour se consacrer à ses deux passions : le football et la médecine, la dernière apparition officielle de ce grand commis de l’État date de 2017, lors des « Accords politiques d’Angondjé ». Ce jour-là, bien qu’affaibli par les stigmates de la maladie, il avait eu la force de vanter encore une fois les vertus du dialogue, du pardon et de l’unité.