Posté par Yolande Bitoli, le 6 mars 2024
Par Yolande Bitoli
Dans un ouvrage intéressant, paru en 2010 aux Éditions l’Harmatan, « La Société gabonaise de cour », Patrice Moundounga Mouity, maître-assistant et enseignant-chercheur à l’université Omar Bongo de Libreville, montre comment, au Gabon, l’État et les institutions ont été détournés de leurs fonctions premières, sous l’effet de la dérive monarchique de la République. On parle de « curialisation » du pouvoir. Qu’est-ce à dire ?
La « curialisation » du pouvoir signifie que se perpétuent des pratiques politiques et sociales de cour autour de la figure du Président de la République devenu « Roi », empêchant ainsi la naissance d’un État moderne, démocratique et républicain. Ce mode de gouvernance affaiblit l’État et fragilise les institutions, le pouvoir étant concentré autour du « Roi » et d’un groupe qui le soutient.
Pour se maintenir au pouvoir et défendre ses intérêts, consolider une oligarchie rentière et asseoir un pouvoir perpétuel, le groupe crée autour de lui un monde de courtisans et d’affidés. L’Etat et les institutions sont empêchés de fonctionner normalement. On constate alors que la curialisation se répand dans toute la société et favorise l’immobilisme en créant un climat délétère.
Le coup d’Etat au Gabon, qui s’est produit le 30 août 2023, résulte de la contestation des résultats de l’élection présidentielle de 2023. En renversant le Président Ali Bongo Ondimba, quelques heures après la proclamation des résultats de la présidentielle qui annonçaient sa réélection, le chef de la junte militaire, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, a mis fin à la curialisation du pouvoir qui durait depuis un peu plus d’un demi-siècle (55 ans plus précisément). Le Général-Président, pur produit de l’académie militaire de Meknès, au Maroc, entend rompre avec l’accaparement au profit d’un clan ou d’une coterie, des ressources de l’Etat, des richesses naturelles et de l’économie du pays.
La « mise à la retraite » des principaux acteurs du régime déchu doit se traduire par la véritable naissance d’un Gabon moderne. Question : comment accélérer cette venue au jour d’un Gabon nouveau et moderne ? Réponse : par un réarmement patriotique et civique du pays et de la société gabonaise. Il s’agit de réinventer le Gabon en diffusant les valeurs du patriotisme et du civisme, en inculquant le sens de l’intérêt général et de l’engagement citoyen. Le chemin qu’il faut retrouver, en effet, est celui du patriotisme, c’est-à-dire de l’amour de la patrie.
Il appartient au gouvernement de la Transition, sous la haute inspiration du général de brigade Oligui Nguema, d’installer dans l’ensemble de la société gabonaise le sens du bien commun et une morale du comportement, en rupture totale avec les pratiques de l’ancien système abhorré. Des pratiques qui appartiennent à un vieux monde, qui a trop longtemps accepté l’existence d’un pouvoir perpétuel, héréditaire en quelque sorte. C’est la raison pour laquelle le coup d’État du 30 août a été accueilli par une liesse populaire, le général Brice Clotaire Oligui Nguema ayant pris la tête d’un « comité pour la transition et la restauration des institutions ». Il faut, en effet, rendre le Gabon aux Gabonais et donner à nos institutions une crédibilité perdue.
Le Gabon est un grand pays qui a tous les atouts pour se reconstruire, économiquement certes, mais aussi et surtout moralement. C’est une priorité qui mérite le soutien patriotique et l’engagement citoyen de tous les Gabonais. Priorité maintes fois affirmée par le Général-Président Oligui Nguema, qui a fêté en famille, le 3 mars dernier, ses 49 ans d’âge. Nous tenons, pour cet anniversaire de sa naissance, à le féliciter et à le remercier pour ce « coup de la liberté », et à honorer sa vision pour un Gabon meilleur promis à une belle renaissance.
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06/03/2024 à 07:13
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